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mardi 28 juin 2016

L'homme ordinaire de Douarnenez





" La solitude tenue n'est ni un exploit, ni un retrait. 

C'est un plaisir, comme l'incognito."

Georges Perros, Papiers collés


Merci au chic anonyme qui m'a envoyé hier
le tuyau de ce très rare documentaire sur Georges Perros.





Ci-dessus : Georges Perros offrant des légumes 
au sublime Noël Roquevert sur le marché de Douarnenez !!! 
(captures écran par L. W.-O.)

Noël Roquevert : "Ah ils ont pris une tatouille !"

Video ci-dessous : Roquevert racontant 
sa bagarre au bois de Boulogne !!!!!

mercredi 27 janvier 2016

Ce quiproquo de l'amitié



Une heure à tuer avec une pièce vraiment cruelle de Nathalie Sarraute,
et pour l'impeccable Jean-Louis Trintignant. Ah l'amitié ! 



Depuis que je l'ai reçu, il y a pile une semaine, On ne meurt pas de chagrin, le nouveau livre de Frédéric Schiffter ne m'a pas quitté. Je l'ai lu illico d'une traite et de suite relu en prenant tout mon temps. Il m'a réjoui au plus haut point, et tout autant remué. Il m'a aussi porté chance (je raconterai peut-être ça). Je reparlerai bientôt ici de ce livre autobiographique singulier et de son auteur, que je lis et relis depuis bientôt vingt ans et tiens, avec Clément Rosset, pour un contemporain majeur. Sur le rayon des écrivains qui comptent à mes yeux (impitoyables !), je le range, à portée de main, entre Cioran et Paul Léautaud, et à quelques centimètres de Georges Perros et William Hazlitt.
Mais d'ores et déjà, je pirate un extrait féroce de son livre, qu'illustre parfaitement la cruelle petite pièce de Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un non, quant à ce sujet qui fâche et que peu osent aborder aussi franchement : le quiproquo de l'amitié.
L. Watt-Owen

"Sans me tenir en permanence sur mes gardes, je ne m'aveugle pas sur le sentiment de l'amitié. Je ferme les yeux sur sa fausse grandeur par nécessité sociale. Il serait plus digne de nous passer de nos semblables et de nous abstenir de jouer avec nombre d'entre eux la comédie de l'affection. Mais le dieu qui nous a créés s'est amusé à nous rendre dépendants les uns des autres, incapables de vivre sans tisser entre nous des liens que nous entretenons avec peine et souvent à contrecœur. Les affinités entre deux amis ne suffisent pas à entretenir leur relation. S'ils en sondaient le réel contenu, ils découvriraient qu'elles reposent sur un quiproquo. Ils le savent mais refusent de se l'avouer. À part le vague désir de partager, ils ne partagent pas grand-chose — d'où la nécessité de surestimer la nature de leur fictive sensibilité commune ou d'en appeler à l'ancienneté de leur relation afin de mieux supporter leurs petites antipathies qui s'affirment avec les années. Mais quand vient le temps où, dès qu'il se retrouvent, ils s'irritent plus qu'ils ne s'apprécient, leur amitié est morte, même s'ils se donnent un délai pour l'admettre. Ou ils s'épargneront l'épreuve frontale de la rupture — comme on sursoit à une opération chirurgicale jugée peu urgente —, ou ils ne chercheront pas à l'éviter. "

Frédéric Schiffter, On ne meurt pas de chagrin
Flammarion, janvier 2016

mardi 26 janvier 2016

Georges Perros in vivo : "Être seul, et l'accepter…"





"Georges au Sporting" un documentaire radiophonique de Yann Paranthoen (1983). from Médiathèque Georges-Perros on Vimeo.



Georges Perros lit Armand Robin. from Médiathèque Georges-Perros on Vimeo.


" Le fait même de se montrer sans cesse aux autres avec le masque de celui que l'on voudrait être nous fait perdre l'envie d'être véritablement celui-là et de travailler à le devenir.


L'écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n'existons plus pour personne. 


La paresse est sans doute la plus difficile, la plus fatigante façon d'être qui soit.

Le maximum de simplicité va avec le maximum de difficulté quant à soi-même. Être simple n'est pas simple, voilà la gageure. Je n'ai pas rencontré d'individus simples. Et parmi les moins doués, ceux qui disent l'être.

La discipline, c'est d'aimer ce qu'on aime. 

Il y a pire que la modestie. C'est la peur de l'orgueil.

La déception, c'est d'être cru. Même quand on dit la vérité. Surtout.

Ce qu'on est, c'est ce qu'on pense involontairement, et qui nous guide au moment où nous nous croyions perdus. Pensées-oiseaux.

Avoir de l'esprit, c'est proprement ne pas savoir ce qu'on va dire dans cinq minutes.

On peut avoir du génie et être un imbécile. Le contraire est impossible.

C'est une erreur - plaisante à entretenir - de croire qu'on peut faire beaucoup de peine, engager la durée dans le chagrin, comme de croire qu'on peut faire beaucoup de plaisir à autrui. Il y a les sots, qui se suicident pour un bonjour négligé. Les indifférents, qui s'en moquent. Il y a surtout ce qui se passe, et ne peut se passer que dans la solitude, qui n'est rien d'autre que la crête suprême de la Pyramide homme ; dont nous sommes le dernier signe concret. Être seul, et l'accepter ; c'est assumer une harmonie indispensable et près de se rompre perpétuellement par un retrait, une défaillance durable. " 

Georges Perros, Papiers collés



mardi 5 février 2013

Who's that guy ?

Autoportrait du 25 août 2007 par L. Watt-Owen ©

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Ainsi j'ai souvent remarqué
que la photographie dépend
bien plus de celui qui la prend
que de celui qui pose…

Georges Perros, Une Vie ordinaire