"Georges au Sporting" un documentaire radiophonique de Yann Paranthoen (1983). from
Médiathèque Georges-Perros on
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Georges Perros lit Armand Robin. from
Médiathèque Georges-Perros on
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" Le fait même de se montrer sans cesse aux autres avec le masque de celui que l'on voudrait être nous fait perdre l'envie d'être véritablement celui-là et de travailler à le devenir.
L'écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n'existons plus pour personne.
La paresse est sans doute la plus difficile, la plus fatigante façon d'être qui soit.
Le maximum de simplicité va avec le maximum de difficulté quant à soi-même. Être simple n'est pas simple, voilà la gageure. Je n'ai pas rencontré d'individus simples. Et parmi les moins doués, ceux qui disent l'être.
La discipline, c'est d'aimer ce qu'on aime.
Il y a pire que la modestie. C'est la peur de l'orgueil.
La déception, c'est d'être cru. Même quand on dit la vérité. Surtout.
Ce qu'on est, c'est ce qu'on pense involontairement, et qui nous guide au moment où nous nous croyions perdus. Pensées-oiseaux.
Avoir de l'esprit, c'est proprement ne pas savoir ce qu'on va dire dans cinq minutes.
On peut avoir du génie et être un imbécile. Le contraire est impossible.
C'est une erreur - plaisante à entretenir - de croire qu'on peut faire beaucoup de peine, engager la durée dans le chagrin, comme de croire qu'on peut faire beaucoup de plaisir à autrui. Il y a les sots, qui se suicident pour un bonjour négligé. Les indifférents, qui s'en moquent. Il y a surtout ce qui se passe, et ne peut se passer que dans la solitude, qui n'est rien d'autre que la crête suprême de la Pyramide homme ; dont nous sommes le dernier signe concret. Être seul, et l'accepter ; c'est assumer une harmonie indispensable et près de se rompre perpétuellement par un retrait, une défaillance durable. "
Georges Perros, Papiers collés