Comme chaque année, la canicule, depuis fin mai, écrase son homme dans cette ville où la propagande municipale admet certes qu'il fait peut-être désormais sous notre latitude la même température qu'à Avignon à la Libération et va jusqu'à reconnaître que selon quelques spécialistes portés sur l'exagération alarmiste, le climat d'Alger et du Sahara règnera par ici un jour, entre Rhône et Saône, mais seulement à l'horizon 2100, autrement dit quand nous serons tous tellement morts que nous ne serons plus vraiment en mesure de nous en plaindre. Or si j'en juge par l'impartial thermomètre que j'ai cloué à l'extérieur de ma fenêtre, on atteint les 50 degrés, à l'ombre naturlich !, et l'appareil reste modeste dans son estimation calorique : il n'est gradué que jusque-là. Et cela dure depuis dix ans au moins. Ce qui signifie donc qu'il fait déjà, par ici, n'en déplaise à la propagande municipale, dans cette ville jadis réputée pour son brouillard et son hygrométrie, et cela depuis quelque longue lurette, la même température, de mai à octobre, qu'à Ouagadougou ou à la Compagnie Pordurière du Petit Togo. Comme en témoignent d'ailleurs le pullullement des moustiques géants, porteurs de la dengue, et même les escadrilles de mouches tsé tsé que je passe mes journées à écraser dans ma cuisine avec un numéro de Philosophie Magazine remonté des poubelles à cet effet, non pas certes pour le lire. (Je suis complètement abruti par le délire calorique mais pas au point de lire une tapette-à-mouches.) Impossible de rien faire d'autre qu'écouter de vengeresses musiques de circonstance.
L. W.- O.
2 commentaires:
Notre François national a affirmé que dans ce domaine comme dans celui de la sécurité – les deux seraient-ils liés ? –, le gouvernement ferait preuve de la plus grande fermeté. Rassurant, non ?
Fermeté envers les insectes volants ?
Enregistrer un commentaire