Leopoldo Maria Panero
1948-2014
" Heure obscure que l’âme ne pense plus
Voir sa fin se perdre parmi brumes et pleurs
« Le terrible moment de n’avoir plus rien à quoi penser »Eliot l’a dit, soucieux de la dent
Que le néant consent
Seul le néant comme unique dent
Ah ! se laisser effacer par le vent Sirocco
Par le vent, seul concento
Par la Mousson glaciale, par la bise,
Par la Tramontane, qui rend fou
Habillé du seul vent
Par le Simoun violent
Où la reine flotte contre le vent."
***
" Moi, qui perds la vie chaque nuit
Et l'horreur d'être moi me décapite
Je veux apprendre de ce qui ressuscite
De cette débauche sacrée et de féerie
Sauver mon sang de la soif du loup
De l'ongle et du croc ensanglanté
Par ce monde inique et fatigué
Où fleurit comme une lune la dent."
Et l'horreur d'être moi me décapite
Je veux apprendre de ce qui ressuscite
De cette débauche sacrée et de féerie
Sauver mon sang de la soif du loup
De l'ongle et du croc ensanglanté
Par ce monde inique et fatigué
Où fleurit comme une lune la dent."
***
"La grande comédie du monde
La grande tragédie de l’homme
Qui meurt à chaque heure, silencieux comme le vent
Qui se cherche dans les chats qui miaulent contre la fleur
Qui s’égare dans les fleurs obscures du mal
Qui se découvre dans la glace obscure du silence
Et s’égare dans le rêve fatal de chaque nuit."
Leopoldo Maria Panero,
Poésie 2005-2010
traduit de l’espagnol par
Cédric Demangeot, Rafael Garido
et Victor Martinez,
éditions Fissile, 2016
Sur l'indispensable site Poezibao,
on peut lire d'autres extraits, ainsi
que des chroniques sur Panero
Les éditions Le Grand Os,
dirigées par Aurelio Diaz-Ronda
ont publié en 2015
BIBLIOGRAPHIE
- Dans le sombre jardin de l'asile, trad. par François Michel Durazzo, éd. du Noroît, 1994.
- Territoire de la peur, éd. bilingue, trad. par Stéphane Chaumet, éd. L'oreille du loup, 2011.
- Bonne nouvelle du désastre & autres poèmes, trad. par Victor Martinez et Cédric Demangeot, éd. Fissile, 2013 [contient les recueils complets Aigle contre l'homme, Poèmes pour un suicidement, Bonne nouvelle du désastre, Danse de la mort, Schizophréniques, et une anthologie de textes des années 80].
- Poèmes, traduits et présentés par Victor Martinez, dans Po&sie (2014).
- Alcools, traduit par Cédric Demangeot, Editions Fissile, 2014.
- Ainsi fut fondée Carnaby Street, traduit par Aurelio Diaz Ronda et Victor Martinez, Toulouse, Editions Le grand os, 2015.
- Mon cerveau est une rose (essais), traduit par Victor Martinez, Toulouse, Editions Fissile, 2016 [contient une grande partie des essais Avertissement aux civilisés, Mon cerveau est une rose, Mathématique démente]
- Conjurations contre la vie, traduit par Cédric Demangeot, Rafael Garido et Victor Martinez, Editions Fissile, 2016 [contient les recueils de poèmes complets Poèmes de la folie, L'homme éléphant, La schize et non le signifiant, Vers schizophréniques, Ombre, Golem, Ma langue tue, Ecrire comme cracher, Pages d'excrément ou douleur sans douleur, Conjurations contre la vie, Sphère, Réflexion].
1 commentaire:
Bravo et merci, cher Louis, pour ce florilège. Ah, "le charriot des marionnettes de la nuit...". Je me permets de suggérer un lien vers le documentaire de Jaime Chavarri, "El Desencanto" (1976), consacré à la singulière famille des Panero, où l'on peut écouter Leopoldo alors âgé de 26 ans : https://vimeo.com/155844430. Pour les non-hispanophones, des extraits du film, reprenant les scènes où celui-ci s'exprime, sous-titrés en français par Victor Martinez : http://www.dailymotion.com/video/x14pjg5_leopoldo-maria-panero-dans-le-film-de-jaime-chavarri-el-desencanto-espagne-1976_creation
Longue vie à La Main de Singe !
Enregistrer un commentaire