27 euros le singe Bukowski ! Click to enlarge ! |
Encore Bukowski. Toujours Bukowski. À jamais Bukowski. Oui : pas un jour sans Bukowski. Pas une nuit blanche. La lecture de Bukowski vous retape, vous dope son homme. Et elle vous vaccine aussi.
Elle vous vaccine de tout intérêt par exemple pour les écrivains yankees dont on nous rebat les oreilles. Quand on a lu Bukowski comment s'abaisser encore à lire des Paul Auster, des De Lillo, des Philip Roth & cie. Exit Mailer, Tom Wolfe & autres frimeurs internationaux. Même le vachard bavard Gore Vidal nous emmerde à la fin. Difficile, quand on a lu Bukowski, de se taper les Jim Harrison, James Crumley et autres virils chasseurs rois du barbecue et de la Winchester. Et à part son saisissant Un tueur sur la route, comment se fader la prose tarabiscotée et la pose frimeuse d'un Ellroy ? Bukowski vous vaccine même d'Henry Miller ! Même d'Henry Miller !
Pynchon et Salinger ? Qu'ils aillent se faire lire ailleurs, ces deux pénibles surévalués, l'un sinistre et lourdingue, l'autre cucul la prâline comme ce n'est pas permis, du moins à mon goût, seul goût qui m'importe, par ailleurs l'un des plus sûrs de ce pays, car l'un des plus impitoyables. De William Gass, je garde son épatant Au cœur du cœur de ce pays, car son Tunnel est primo trop énorme et assommant d'avance, deuzio traduit comme toujours à toute bringue et sans grâce par un salopeur vaniteux.
Et je ne dis rien des nouvelles générations de plumitifs yankees, formés sur les bancs des ateliers d'écriture, tous immondes. Produits pour gondoles et lecteurs à la con. Du coup, grâce à Bukowski, j'ai gagné beaucoup de place sur mes rayonnages. Je n'ai conservé, des ouvrages de ses contemporains compatriotes, que ceux des exceptions réjouissantes et remuantes dans son genre : Raymond Carver, Donald Barthelme, John Fante, Jim Dodge, Edward Bunker, W.-S. Burroughs, Hunter Thompson, E.E. Cummings, etc… et aussi leur Grand Ma' Gertrud Stein.
Au pays d'Obama et de Trump, une bonne femme parent d'élève a pu dernièrement faire interdire pour racisme la lecture de Mark Twain dans les écoles, car ses romans irritaient son fils métis : le mot "nigger" y revenait trop souvent à son goût. Idem pour les romans de Harper Lee, cette amie que Truman Capote avait choisie d'emmener avec lui dans l'aventure de son In Cold Blood.
Des bibliothécaires pas comme les autres ont, eux, toujours dans cet effarant pays qu'exécrait déjà Baudelaire, été saqués parce qu'ils avaient trouvé le subterfuge d'un faux lecteur empruntant les ouvrages que trop peu de gens lisent, histoire de pouvoir les conserver en stock : car là-bas, comme d'ailleurs désormais en France, tout bouquin qui n'a pas été suffisamment emprunté dans les deux années suivant son achat est automatiquement retiré des rayons et détruit. "Désherbé" comme on dit dans le jargon de ce métier devenu abject.
Grâce à Bukowski, moi aussi, avec encore moins de vergogne que les fonctionnaires yankees ou tricolores de la lecture publique, je l'ai désherbée, ma bibliothèque. D'ailleurs, voilà un irréfutable critère pour faire le tri parmi les écrivains dont on s'entiche : tout auteur qui ne vous en fait pas illico bazarder des tas d'autres dans vos rayons comme dans votre tête ne vaut pas autant tripette qu'on veut bien se le faire croire. Et c'est lui alors qu'il faut bazarder. Comme disait l'autre, l'auteur vraiment fort rend les autres illisibles. Comment nous attarder à des demi-sel, à des à moitié cuits, à des pas-finis, à des petits bras, à des grosses têtes, à des gros bras et autres petites têtes ? "Des livres vrais d'abord ! La vie est courte !" clamait déjà le grand Jules Michelet (dont on causera demain).
BONUS 1 :
Sacrés bibliothécaires ! Chez les yankees décomplexés, depuis déjà dix ans, on vire sans ménagement les lecteurs qui transpirent trop et les clochards qui puent ! On vire désormais aussi carrément tous les livres ! Ces pratiques arriveront bien vite par chez nous, où il s'en passe parfois de bonnes, comme à Nice, chez le faux cul Estrosi. Vite des légionnaires patrouillant parmi les rayons ! Tandis qu'à Saint-Étienne, autre ville de faux culs, un lecteur devient la risée de la Toile parce qu'honnête à un point incroyable : il vient de rendre cette semaine un ouvrage emprunté il y a 31 ans comme le raconte ce matin cet articulet du Progrès, autre journal de faux culs pour les faux culs :
"Son titre : « La Logique et son histoire, d’Aristote à Russell ». Son auteur : Robert Blanché. C’est cet ouvrage, emprunté en 1986, qu’un lecteur a rendu à la médiathèque de Tarentaize, mercredi 5 avril. Entre les deux épisodes, trente et un ans se sont écoulés, prouvant que, parfois, l’histoire a une drôle de logique. Envoyé par la Poste, le livre était accompagné d’un petit mot : « Madame, Monsieur, je vous rends enfin un livre que j’avais dû emprunter à la bibliothèque de Saint-Étienne en 1986. Je ne peux pas être imputable des tâches vers les pages 270…. »
BONUS 2
Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau est à mon goût le meilleur livre de Bukovski. Ce journal fut, avec Pulp, son dernier livre.
EXTRAIT PIRATÉ AU BEAU HASARD :
Elle vous vaccine de tout intérêt par exemple pour les écrivains yankees dont on nous rebat les oreilles. Quand on a lu Bukowski comment s'abaisser encore à lire des Paul Auster, des De Lillo, des Philip Roth & cie. Exit Mailer, Tom Wolfe & autres frimeurs internationaux. Même le vachard bavard Gore Vidal nous emmerde à la fin. Difficile, quand on a lu Bukowski, de se taper les Jim Harrison, James Crumley et autres virils chasseurs rois du barbecue et de la Winchester. Et à part son saisissant Un tueur sur la route, comment se fader la prose tarabiscotée et la pose frimeuse d'un Ellroy ? Bukowski vous vaccine même d'Henry Miller ! Même d'Henry Miller !
Pynchon et Salinger ? Qu'ils aillent se faire lire ailleurs, ces deux pénibles surévalués, l'un sinistre et lourdingue, l'autre cucul la prâline comme ce n'est pas permis, du moins à mon goût, seul goût qui m'importe, par ailleurs l'un des plus sûrs de ce pays, car l'un des plus impitoyables. De William Gass, je garde son épatant Au cœur du cœur de ce pays, car son Tunnel est primo trop énorme et assommant d'avance, deuzio traduit comme toujours à toute bringue et sans grâce par un salopeur vaniteux.
Et je ne dis rien des nouvelles générations de plumitifs yankees, formés sur les bancs des ateliers d'écriture, tous immondes. Produits pour gondoles et lecteurs à la con. Du coup, grâce à Bukowski, j'ai gagné beaucoup de place sur mes rayonnages. Je n'ai conservé, des ouvrages de ses contemporains compatriotes, que ceux des exceptions réjouissantes et remuantes dans son genre : Raymond Carver, Donald Barthelme, John Fante, Jim Dodge, Edward Bunker, W.-S. Burroughs, Hunter Thompson, E.E. Cummings, etc… et aussi leur Grand Ma' Gertrud Stein.
Au pays d'Obama et de Trump, une bonne femme parent d'élève a pu dernièrement faire interdire pour racisme la lecture de Mark Twain dans les écoles, car ses romans irritaient son fils métis : le mot "nigger" y revenait trop souvent à son goût. Idem pour les romans de Harper Lee, cette amie que Truman Capote avait choisie d'emmener avec lui dans l'aventure de son In Cold Blood.
Des bibliothécaires pas comme les autres ont, eux, toujours dans cet effarant pays qu'exécrait déjà Baudelaire, été saqués parce qu'ils avaient trouvé le subterfuge d'un faux lecteur empruntant les ouvrages que trop peu de gens lisent, histoire de pouvoir les conserver en stock : car là-bas, comme d'ailleurs désormais en France, tout bouquin qui n'a pas été suffisamment emprunté dans les deux années suivant son achat est automatiquement retiré des rayons et détruit. "Désherbé" comme on dit dans le jargon de ce métier devenu abject.
Grâce à Bukowski, moi aussi, avec encore moins de vergogne que les fonctionnaires yankees ou tricolores de la lecture publique, je l'ai désherbée, ma bibliothèque. D'ailleurs, voilà un irréfutable critère pour faire le tri parmi les écrivains dont on s'entiche : tout auteur qui ne vous en fait pas illico bazarder des tas d'autres dans vos rayons comme dans votre tête ne vaut pas autant tripette qu'on veut bien se le faire croire. Et c'est lui alors qu'il faut bazarder. Comme disait l'autre, l'auteur vraiment fort rend les autres illisibles. Comment nous attarder à des demi-sel, à des à moitié cuits, à des pas-finis, à des petits bras, à des grosses têtes, à des gros bras et autres petites têtes ? "Des livres vrais d'abord ! La vie est courte !" clamait déjà le grand Jules Michelet (dont on causera demain).
L. W.-O.
BONUS 1 :
Sacrés bibliothécaires ! Chez les yankees décomplexés, depuis déjà dix ans, on vire sans ménagement les lecteurs qui transpirent trop et les clochards qui puent ! On vire désormais aussi carrément tous les livres ! Ces pratiques arriveront bien vite par chez nous, où il s'en passe parfois de bonnes, comme à Nice, chez le faux cul Estrosi. Vite des légionnaires patrouillant parmi les rayons ! Tandis qu'à Saint-Étienne, autre ville de faux culs, un lecteur devient la risée de la Toile parce qu'honnête à un point incroyable : il vient de rendre cette semaine un ouvrage emprunté il y a 31 ans comme le raconte ce matin cet articulet du Progrès, autre journal de faux culs pour les faux culs :
"Son titre : « La Logique et son histoire, d’Aristote à Russell ». Son auteur : Robert Blanché. C’est cet ouvrage, emprunté en 1986, qu’un lecteur a rendu à la médiathèque de Tarentaize, mercredi 5 avril. Entre les deux épisodes, trente et un ans se sont écoulés, prouvant que, parfois, l’histoire a une drôle de logique. Envoyé par la Poste, le livre était accompagné d’un petit mot : « Madame, Monsieur, je vous rends enfin un livre que j’avais dû emprunter à la bibliothèque de Saint-Étienne en 1986. Je ne peux pas être imputable des tâches vers les pages 270…. »
BONUS 2
Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau est à mon goût le meilleur livre de Bukovski. Ce journal fut, avec Pulp, son dernier livre.
EXTRAIT PIRATÉ AU BEAU HASARD :
"Bon, sur le chapitre des littérateurs, j'arrête, j'en ai ma claque. Tout de même, il me faut préciser qu'à vouloir vivre en poètes, et non en citoyens ordinaires, ils s'autodétruisent. Jusqu'à l'âge de 50 ans, je n'ai été qu'un prolétaire de base. partageant l'existence des plus humbles. Jamais je ne me suis posé en poète. mais n'attendez pas de moi que je vous dise que gagner sa vie en travaillant est la meilleure façon de vivre. La plupart du temps, c'est même horrible.
(…)
D'avoir été dans la mélasse m'a appris, j'en suis convaincu, à évacuer tout maniérisme de mon style. Vous devez plonger vos mains dans la merde, ne jamais cesser de le faire, et découvrir de l'intérieur ce qu'est une prison, ou un hopital. Vous devez connaître la faim, ne serait-ce que quatre, cinq jours d'affilée. Pareillement, vivre avec des femmes qui ont fondu les circuits vous forgera le caractère. En résumé, je pense que vous n'écrirez avec joie et liberté qu'après avoir tâté du vice. Je ne fais cette remarque de bon sens que parce que tous ces poètes que j'ai rencontrés ressemblaient à des méduses, à des monstres de flagornerie. Ils n'avaient rien à dire, sinon à ratiociner sur leur dérisoire manque de résistance. Voilà pourquoi je ne veux plus voir les POÈTES. Vous ne m'approuvez pas ?
Ça dépasse l'entendement. Mais il n'en demeure pas moins que j'entretiens avec les écrivains du passé une complicité affective. Rien de précis ne l'étaye, l'émotion que je ressens n'appartient qu'à moi, disons que je me suis inventé des hommes qui s'accordent à mes désirs. Ainsi quand je pense à Sherwood Anderson, je me le représente plutôt court sur pattes et légèrement voûté. Alors qu'il devait être, selon toute vraisemblance, un grand malabar.. mais je m'en moque. Je ne changerai pas d'idées là-dessus. (À propos, je n'ai jamais vu de photos de lui.) Dostoïevski ? Un barbu, à la démarche lourde, qui vous défie de ses yeux vert foncé. Quoique ça varie — un coup il est trop gros, un coup trop maigre, et puis de nouveau trop gros. C'est absurde, je vous l'accorde, mais je ne déteste pas l'absurdité. Il m'est même arrivé de croiser Dostoïevski tirant la langue après une fillette. Faulkner, lui, baigne dans une lumière crépusculaire comme il convient à un forcené à l'haleine méphitique. Dans le rôle du mouchard aviné, Gorki est parfait. Tandis que Tolstoï entre dans des rages folles à propos d'une peccadille. Et c'est toutes portes verrouillées que le camarade Hemingway fait des entrechats. Céline, bien-sûr, souffre d'insomnies. Quand à E.E. Cummings, il joue comme un dieu au billard. Je pourrais continuer indéfiniment de la sorte. (…)"
(…)
D'avoir été dans la mélasse m'a appris, j'en suis convaincu, à évacuer tout maniérisme de mon style. Vous devez plonger vos mains dans la merde, ne jamais cesser de le faire, et découvrir de l'intérieur ce qu'est une prison, ou un hopital. Vous devez connaître la faim, ne serait-ce que quatre, cinq jours d'affilée. Pareillement, vivre avec des femmes qui ont fondu les circuits vous forgera le caractère. En résumé, je pense que vous n'écrirez avec joie et liberté qu'après avoir tâté du vice. Je ne fais cette remarque de bon sens que parce que tous ces poètes que j'ai rencontrés ressemblaient à des méduses, à des monstres de flagornerie. Ils n'avaient rien à dire, sinon à ratiociner sur leur dérisoire manque de résistance. Voilà pourquoi je ne veux plus voir les POÈTES. Vous ne m'approuvez pas ?
Ça dépasse l'entendement. Mais il n'en demeure pas moins que j'entretiens avec les écrivains du passé une complicité affective. Rien de précis ne l'étaye, l'émotion que je ressens n'appartient qu'à moi, disons que je me suis inventé des hommes qui s'accordent à mes désirs. Ainsi quand je pense à Sherwood Anderson, je me le représente plutôt court sur pattes et légèrement voûté. Alors qu'il devait être, selon toute vraisemblance, un grand malabar.. mais je m'en moque. Je ne changerai pas d'idées là-dessus. (À propos, je n'ai jamais vu de photos de lui.) Dostoïevski ? Un barbu, à la démarche lourde, qui vous défie de ses yeux vert foncé. Quoique ça varie — un coup il est trop gros, un coup trop maigre, et puis de nouveau trop gros. C'est absurde, je vous l'accorde, mais je ne déteste pas l'absurdité. Il m'est même arrivé de croiser Dostoïevski tirant la langue après une fillette. Faulkner, lui, baigne dans une lumière crépusculaire comme il convient à un forcené à l'haleine méphitique. Dans le rôle du mouchard aviné, Gorki est parfait. Tandis que Tolstoï entre dans des rages folles à propos d'une peccadille. Et c'est toutes portes verrouillées que le camarade Hemingway fait des entrechats. Céline, bien-sûr, souffre d'insomnies. Quand à E.E. Cummings, il joue comme un dieu au billard. Je pourrais continuer indéfiniment de la sorte. (…)"
Charles Bukovski, Le Capitaine est parti déjeuner…
traduit par G. Guégan
© Le Livre de poche
8 commentaires:
Ah, ça fait du bien !
Thank's a lot Dear Lucien !
& Tchin Tchin !
Je vous sais grand connaisseur de ces choses, ô combien plus averti que mézigue !
Vous êtes fort chic avec la bête !
Re-Tchin tchin !
L. W.-O.
Enfin de retour !
De retour, donc et en pleine forme ! Merci pour ce salutaire rappel qui me fait penser à la circonspection éprouvée à la lecture des derniers bouquins de Buk traduits par G & A Guégan.
J'ai un souvenir pénible du Retour du vieux dégueulasse et de Carnets tachés de vin. Je ne suis pas spécialiste de la chose mais, durant toute la lecture de ces deux livres, j'ai eu la sensation que leur traduction avaient été bouclées à la va-vite. Je ne retrouvai pas le style et le ton de Bukowski. Et j'en étais même à me demander si, en partant du principe que les Guégan dont des traducteurs valables, on ne nous avait pas refilé des fonds de tiroir... Mais enfin, l'idée d'avoir eu affaire à une traduction salopée me trotte encore dans la tête...
Suis-je le seul à avoir éprouvé cette impression ?
Cher Promeneur,
Merci pour l'attention fidèle à ce site de branleur total !
Vous avez raison quant aux traductions de Bukowski.
J'avais déjà plusieurs fois, ici, évoqué ce problème.
Notamment dans ce billet de novembre 2015, où en quelque sorte, je vous réponds par avance !:
http://lamaindesinge.blogspot.fr/2015/11/theres-something-wrong-with-me.html
J'y renvoyais aussi à une vacharde chronique de Philippe Garnier sur ces traductions douteuses :
http://www.lesinrocks.com/2015/03/13/livres/la-memoire-de-bukowski-entachee-derreurs-et-contresens-11577028/
Parmi les excellents, eux, traducteurs de la bête, il faut saluer par exemple l'épatant Michel Lederer.
De toute façon dans ce pays à la con, il faut systématiquement se méfier des traductions et des traducteurs les plus en vue, qui sont partout (suivez mon regard !). Comme des olibrius qui kidnappent en exclusivité ou presque à leur profit l'œuvre entière d'un auteur.
Bukowski n'est donc pas la seule victime de ces tripatouillages éditoriaux.
Ah oui, décidément, quel pays à la con.
Bordel, j'en étais sûr ! Merci de confirmer cet infâme ratage.
Décidément, même mort notre vieux Buk continuera à se faire emmerder par les cons.
La traque d'Igor le Russe dans les marécages du Pô en ce moment m'a rappelé cet autre déserteur :
"Et ça continuait comme ça pendant des années d'une volumineuse correspondance. Moi, ça me faisait quand même tiquer de penser à ce déserteur solitaire dans les marécages. Je me suis pris la tête à deux mains, fixant les manches de ma veste de chasse couleur crottin : il avait tout simplement déserté, lui ! Sans hésiter il avait quitté les rangs et s'était perdu dans la lande.(Et il y avait vraisemblablement vécu des années dans une cachette sans demander la permission à personne ! Même au cœur de l'hiver désert et blanc. C'est donc possible !)
C'était une vieille cahute, petite, deux mètres de long sur deux de large.
Au fond, dans un coin, un cruchon en terre, clissé de paille,au contenu noirâtre et desséché, lémurique et opiacé. Devait vivre comme un vrai faune, le frère, n'en faire qu'à sa tête."
Content de découvir un fan de Bukowski !
Merci pour ces mises-au-point ...
que je ne connaissais pas... :-(
moi qui ai l'intégralité de son oeuvre en français... sniffff...
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