Article paru dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace en janvier 2004 / cliquer pour lire |
En plein inventaire des bordéliques et envahissantes archives de La Main de singe, je retombe sur cet article délirant paru en 2004 dans le quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Je le colle ici, histoire de ne plus l'égarer.
Je tiens enfin la preuve que j'ai bien donné, à Strasbourg, en 2004, deux espèces de Conférences, une à la Bibliothèque, l'autre au Musée d'Art Moderne. C'était à l'occasion du lancement de la dernière série de La Main de singe. (Revue semi-strasbourgeoise puisque son spin doctor était Claude Riehl.)
On peut lire dans ce papier tout le bien que pensait de moi le dénommé Jacques D., à l'époque grand manitou local de ce genre de soirées festives.
Or, tant d'années plus tard, je n'ai toujours pas touché le cachet qui m'était contractuellement dû pour la deuxième de ces prestations, au fameux Musée. Je ne suis jamais allé causer sur une tribune ou à un micro sans être rémunéré. C'est tout de même la moindre des choses. Et la première, sinon la seule, des motivations pour accepter de se produire quelque part. J'ignore en ces matières le béat bénévolat.
Pendant un temps j'ai compté sur l'amitié si vive du commanditaire, mais macache bono ! Les mois passèrent, sans l'ombre d'un chèque de la Ville de Strasbourg ni d'un coucou du copain ! Ah mes amis ! Parlez-moi de l'amitié ! Alors j'ai réclamé, et je n'aime absolument pas réclamer, quoi que ce soit, et, encore pire, ce qui m'est dû. On a vraiment l'air con quand on se plaint et qu'on sert la petite note en retard. Mais on a l'air encore plus con lorsqu'on n'obtient aucune réponse.
J'envisageai alors de remonter là-haut pour me faire payer à mains-nues. Las ! En février 2006, la disparition brutale de Claude Riehl raya du même coup Strasbourg de ma géographie fréquentable. Jamais je n'y retournerai.
Comme il y a prescription administrative et qu'il est trop tard pour espérer règlement à l'amiable, pourquoi donc ne pas me venger en me payant en nature : par le récit impitoyable de cette soirée au Musée, et en mettant les rieurs de mon côté ? Voilà un excellent sujet tout trouvé. Du vécu ! Du ressenti ! Quasi du social ! On ne donnerait même pas le nom de l'ami indélicat, car il coule depuis longtemps une retraite paisible, tout à la poésie et à l'apéro. On l'affublerait d'un sobriquet de super héros catastrophique, puisqu'il s'est fait une spécialité de ne chanter que les volatiles et les plumitifs et de ne siffler que des godets : L'Archicuit. On se contenterait de cette fameuse "écriture de facture classique, empreinte de réactions assez spontanées voire viscérales" qu'il me prête avec la condescendance du cuistre d'avant-garde. Ce serait "féroce et jubilatoire, d'un lyrisme cosmique affûté" comme dit le pigiste esbaudi. On appellerait ça Plumes & Goudron. On donnerait ça en feuilleton, puis en volume. Voilà un roman alimentaire tout cuit. De quoi se rembourser un peu. Chiche ?
Cette coupure éloquente pour répondre aussi à ceux qui se demandent pourquoi, depuis, je me suis affublé d'un autre sobriquet, de vedette américaine : quand on a un press-book rempli de ce genre d'articles, mieux vaut en effet changer de nom. Avec en bonus l'avantage d'effacer la colonne "du même auteur".
Je le colle ici, histoire de ne plus l'égarer.
Je tiens enfin la preuve que j'ai bien donné, à Strasbourg, en 2004, deux espèces de Conférences, une à la Bibliothèque, l'autre au Musée d'Art Moderne. C'était à l'occasion du lancement de la dernière série de La Main de singe. (Revue semi-strasbourgeoise puisque son spin doctor était Claude Riehl.)
On peut lire dans ce papier tout le bien que pensait de moi le dénommé Jacques D., à l'époque grand manitou local de ce genre de soirées festives.
Or, tant d'années plus tard, je n'ai toujours pas touché le cachet qui m'était contractuellement dû pour la deuxième de ces prestations, au fameux Musée. Je ne suis jamais allé causer sur une tribune ou à un micro sans être rémunéré. C'est tout de même la moindre des choses. Et la première, sinon la seule, des motivations pour accepter de se produire quelque part. J'ignore en ces matières le béat bénévolat.
Pendant un temps j'ai compté sur l'amitié si vive du commanditaire, mais macache bono ! Les mois passèrent, sans l'ombre d'un chèque de la Ville de Strasbourg ni d'un coucou du copain ! Ah mes amis ! Parlez-moi de l'amitié ! Alors j'ai réclamé, et je n'aime absolument pas réclamer, quoi que ce soit, et, encore pire, ce qui m'est dû. On a vraiment l'air con quand on se plaint et qu'on sert la petite note en retard. Mais on a l'air encore plus con lorsqu'on n'obtient aucune réponse.
J'envisageai alors de remonter là-haut pour me faire payer à mains-nues. Las ! En février 2006, la disparition brutale de Claude Riehl raya du même coup Strasbourg de ma géographie fréquentable. Jamais je n'y retournerai.
Comme il y a prescription administrative et qu'il est trop tard pour espérer règlement à l'amiable, pourquoi donc ne pas me venger en me payant en nature : par le récit impitoyable de cette soirée au Musée, et en mettant les rieurs de mon côté ? Voilà un excellent sujet tout trouvé. Du vécu ! Du ressenti ! Quasi du social ! On ne donnerait même pas le nom de l'ami indélicat, car il coule depuis longtemps une retraite paisible, tout à la poésie et à l'apéro. On l'affublerait d'un sobriquet de super héros catastrophique, puisqu'il s'est fait une spécialité de ne chanter que les volatiles et les plumitifs et de ne siffler que des godets : L'Archicuit. On se contenterait de cette fameuse "écriture de facture classique, empreinte de réactions assez spontanées voire viscérales" qu'il me prête avec la condescendance du cuistre d'avant-garde. Ce serait "féroce et jubilatoire, d'un lyrisme cosmique affûté" comme dit le pigiste esbaudi. On appellerait ça Plumes & Goudron. On donnerait ça en feuilleton, puis en volume. Voilà un roman alimentaire tout cuit. De quoi se rembourser un peu. Chiche ?
L. W.-O.
Cette coupure éloquente pour répondre aussi à ceux qui se demandent pourquoi, depuis, je me suis affublé d'un autre sobriquet, de vedette américaine : quand on a un press-book rempli de ce genre d'articles, mieux vaut en effet changer de nom. Avec en bonus l'avantage d'effacer la colonne "du même auteur".