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Mon Cahier du jour, 1962, par L. W.-O. © / click to enlarge |
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Mon Cahier du jour, 1963, par L. W.-O. © / click to enlarge |
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Mon Cahier du jour, 1963, par L. W.-O. © / click to enlarge |
Peu de différence entre mes premiers cahiers du jour, d'il y a cinquante ans, et ce blog : même astreinte quasi quotidienne, qui me trouve rétif; même forme : sous la date, la belle image du rédacteur, suivie de lignes improvisées au dernier moment à toute bringue ou copiées avec des fautes; des couleurs criardes et des cochoncetés; et parfois des commentaires (en l'occurrence de feue Madame Tardy, institutrice sublime (parfumée, maquillée, d'une élégance anglaise qui, cul-terreux, m'impressionnait) et si patiente avec ma tête de bourrique, qui lui revenait mieux que celle des autres : jamais elle ne me dénonça ou gronda quand je lui maraudais toutes ses fraises, framboises et autres cerises, mais son bic voyait rouge devant le culot de ma très mauvaise volonté en matière de progrès scolaire : j'aurais dû lui expliquer que j'avais déjà appris à écrire, tout seul, mais avec une machine-à-écrire.)
L. W.-O.
4 commentaires:
N'est-ce point une Japy ? Elle ressemble à celle de mon père (que je garde précieusement), avec sa coque dans laquelle l'imbriquer.
Merci pour ce très beau "post" coloré, avec vos cahiers d'enfance, de jouvence et peu différents du présent que nous imaginons, rêvons ou essayons de retrouver.
Félicitations pour ce billet émouvant. Soudainement, chacun retrouve sa Madame Tardy : des images fugaces ressuscitent dans nos esprits, ici des couleurs, là des bruits ou des parfums. Les vôtres ont 50 ans !, les miennes presque 70...Tout à coup, le temps se fige et s'envolent les années. C'était Madame Régnier, elle avait un soleil sur le front.
Vous aviez déjà l'esprit du journalier (précieux cahiers)
Dans l'école d'Ouezzane, au pied des Montagnes du Rif, on était 50 par classe. Y avait les pauvres juifs du Mellah, des françaouia, des espagnols de la frontière toute proche, des grecs et bien sur des marocains. Les coopérants français faisaient l'école. Il y avait deux heures d'arabe par semaine : le maitre d'arabe avait de longues baguettes de bambous pour taper sur le doigt des enfants arabes (uniquement).
Parfois, le soir, en sortant de l'école, de vieilles femmes horribles - descendus du Djebel Bou Hellal - nous grommelaient "La fin du Monde, c'est pour demain"
La peur, la course à toute vitesse pour rejoindre la maison puis le ravissement à me jeter sous les jupes de ma mère.
A bibientôt
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