Vive feu Charlie Schlingo, le Pindare des chaussettes qui puent et du camembert indéfinissable ! |
" J'ai acheté 200 vaches, et gagné du même coup le droit de ne plus me dire "homme de lettres" mais "vacher", ce qui me paraît bien préférable (…). En tant que vacher, je pourrai écrire tout ce que je pense…"
Georges Bernanos, 16 octobre 1939, extrait d'une lettre à un ami, dans laquelle il raconte son installation au Brésil et l'achat d'une ferme, reconversion d'exilé volontaire, qui s'avèrera bien-sûr catastrophique.
2 commentaires:
V'la un Poème extrait de ta Revue «La Main de Singe» (N°18/19)de 1996, un émoi poétique du poète albanais Drïtero Agolli qui s'adressait à un ami poète :
"Tu mets trop de vaches, dis-tu, trop d’épis de blé
Dans tes poèmes… Certes, l’ami,
Mais qu’y faire ? Toi, le premier tu exiges beurre et lait
Au petit déjeuner, plat de viande à midi,
Et bon pain blanc cuit à souhait.
Tu soutiens que l’émoi poétique se perd
Si l’on parle que de vaches,
Que cela ne se tire pas de l’herbe
Mais de bien plus loin, d’un tremblement
Qui nous atteint par la chair éclatée des mots.
Ecoute bien : en vérité, j’ai trop peu chanté les vaches,
Elles méritent plus encore
Car elles sont comme l’automne et le printemps.
Aussi n’épargnerai-je ni encre ni papier,
Je leur apprendrai même à réciter des vers…
Ce qu’elles feront mieux, peut-être, que nous autres, poètes !"
Aussi rigolo que Georges, isn't it ?
Cher BiBi,
Je constate une nouvelle fois que vous êtes un averti connaisseur de feue cette revue — qui fut en effet la première à publier une anthologie des auteurs albanais et kosovars contemporains, grâce à deux précieux traducteurs, Alexandre Zotos et Christiane Montécot. Je ne manquerai pas d'en redonner à lire bientôt. Je suis très fier d'avoir ainsi publié, parmi eux, ce Dritero Agolli.
Merci donc de m'y avoir fait repenser et de proposer ce chouette extrait à lire.
L. W.-O.
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