"Ah nom de dieu
je parle trop
je débite des mots comme un imitateur
je roule et je flâne
et je fais mon foutu mea culpa
et je ne comprends pas
je ne comprends pas.
(…)
en ce matin où tout est monotone et nauséeux,
où en sommes-nous arrivés ? hein ?
qu'est-ce que ça veut dire ?
je ne suis pas le premier à la jouer
à pile ou face,
mais je suis plus malfaisant et désespéré et
demandeur
peut-être
que bien d'autres,
et c'est pourquoi vous lisez ceci
et c'est pourquoi cet écran devant mon visage
est tout ce qui me sépare
du doux trottoir noir qui cherche sa propre
liberté.
vous croyez que je bluffe ?
bien-sûr.
à plus tard… aussi longtemps
(vous êtes les jolis grammairiens)
tant que je suis encore vivant je bluffe."
(.…)
Charles Bukowski,
extrait d'une lettre
à Jon et Louise Webb, 20 mai 1963
in Correspondance 1958/1994 (Grasset)
traduit (excellemment !)
par Marc Hortemel
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