Après des semaines de réclusion volontaire, je comptais bien aller en douce prendre un peu l'air. Enfin prêt, armé d'un couteau, d'un revolver et d'un livre de Thomas Bernhard, avec la circonspection et la prudence d'un type en cavale, je m'aventure sur le palier. Parvenu sans rencontrer âme-qui-vive jusqu'à l'ascenseur, j'y trouve scotchée une affichette invitant à l'abominable Fête des Voisins. J'ai fait demi-tour sans demander mon reste et j'ai claqué dans mon dos ma porte blindée en poussant un Ouf ! de rescapé. Histoire de me changer les idées, j'ouvre au hasard Le Mauvais Démiurge de Cioran et tombe là-dessus : "Comme l'expérience nous l'enseigne, il n'existe pas d'être plus odieux que le voisin." Pour occuper le reste de l'après-midi, je rumine la lubie de pondre une espèce à ma façon de Le Vivre-Ensemble pour les nuls.
L. W.-O.
3 commentaires:
Mon cher LWO, je comptais justement, ce soir, en rentrant du boulot, foncer avec mon scooter sur les tablées de crétins suffisants ! Et prier le Dieu de la pluie et de la foudre pour qu'il s'amuse avec ces bonnes âmes !
"Grand jour pour les cons : ils vont pouvoir tisser du lien social pour le vivre ensemble entre #voisins. Et faire société. Pendant ce temps…"
Je m'étais permis ce modeste tweet ce matin.
Mon cher Louis, une fois de plus, vous m'épatez ! Fidèlement.
A-t-on idée, aussi, d'habiter près des autres.
Ça vous apprendra.
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