Je fuis tous les miroirs, mais cette aversion déjà démente n'est rien comparée à ma phobie des écrans. Ma télé vintage est foutue depuis longtemps, je ne possèderai jamais de portable et c'est avec répugnance, nausée et appréhension, sachant que je commets grosse boulette, que j'ouvre mon MacBook et me connecte. Bien-sûr je le regrette à chaque fois un peu plus. Mon suicide social sera enfin complet quand je balancerai cet engin par-dessus le bastinguage de ma haute terrasse.
Il y a pourtant pis encore à mes yeux : le monde certifié réel. Je le redoute et l'exècre tant que je vis comme un gardien de phare.
"Je persiste, solitaire et fier, sur mon île adamantine, loin du boucan et des embrouilles du vulgaire" disait Vico (Giambattista, pas l'inventeur de la purée en poudre). Voilà un demi-siècle que j'en ai fait une de mes devises.
Je ne risque pas, moi, de me précipiter dans le vide pour en finir. J'abomine trop l'espace commun pour le rejoindre avec tant d'empressement.
L. W.-O.
2 commentaires:
Excellente nouvelle !
https://www.youtube.com/watch?v=jIX0xqFxvcw
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