Beckett : dialogue avec un perroquet et un poisson rouge Photo © Steve Shapiro |
Cioran tournant le dos à Cioran |
On me fait comprendre que ça commence à bien faire avec Cioran et Beckett. Comme par hasard la remarque émane de quelqu'un qui enrage que je ne parle pas de lui. Gonflée l'enflure, non ? Voilà qui m'incite à en rajouter une couche. Avec un autre témoignage de Cioran, suivi d'une liste de lectures tenue par Beckett. Où il évoque au passage Cioran.
L. W.-O.
" Il avait lu quelque chose de moi. Nous nous sommes connus lors d'un dîner, après quoi nous sommes devenus amis. A un moment donné, il m'a même aidé financièrement. Vous savez, il m'est très difficile de définir Beckett. Tout le monde se trompe en ce qui le concerne, en particulier les Français. Tous se croyaient obligés de briller devant lui, or Beckett était un homme très simple, qui ne s'attendait pas à ce qu'on lui lance de savoureux paradoxes. Il fallait être très direct, surtout pas prétentieux... J'adorais chez Beckett cet air qu'il avait toujours d'être arrivé à Paris la veille, alors qu'il vivait en France depuis vingt-cinq ans. Il n'y avait rien de parisien chez lui. Les Français ne l'ont pas du tout contaminé, ni dans le bon ni dans le mauvais sens. Il donnait toujours l'impression de tomber de la Lune. Il pensait s'être un peu francisé, mais ce n'était pas du tout le cas. Ce phénomène de non-contamination était ahurissant. Il était resté intégralement anglo-saxon, et cela me plaisait terriblement. Il ne fréquentait pas les cocktails, se sentait mal à l'aise en société, il n'avait pas de «conversation», comme on dit. Il n'aimait parler qu'en tête à tête, et il avait alors un charme extraordinaire. Je l'aimais énormément. "
Cioran, Entretien avec Gabriel Liiceanu
Beckett à son bureau dans sa maison d'Ussy |
SAMUEL BECKETT
Liste de lectures
trouvée dans
Andromaque by Jean Racine: “I read Andromaque again with greater admiration than ever and I think more understanding, at least more understanding of the chances of the theatre today.”
Around the World in 80 Days by Jules Verne: “It is lively stuff.”
The Castle by Franz Kafka: “I felt at home, too much so – perhaps that is what stopped me from reading on. Case closed there and then.”
The Catcher in the Rye by J.D. Salinger: “I liked it very much indeed, more than anything for a long time.”
Crooked House by Agatha Christie: “Very tired Christie”
Effi Briest by Theodor Fontane: “I read it for the fourth time the other day with the same old tears in the same old places.”
The Hunchback of Notre Dame by Victor Hugo
Journey to the End of the Night by Louis-Ferdinand Céline
Lautreamont and Sade by Maurice Blanchot: “Some excellent ideas, or rather starting-points for ideas, and a fair bit of verbiage, to be read quickly, not as a translator does. What emerges from it though is a truly gigantic Sade, jealous of Satan and of his eternal torments, and confronting nature more than with humankind.”
Man’s Fate by Andre Malraux
Mosquitoes by William Faulkner: “with a preface by Queneau that would make an ostrich puke”
Repeat Performance by William O’Farrell: “Excellent, once past the beginning.”
The Stranger by Albert Camus: “Try and read it, I think it is important.”
The Temptation to Exist by Emil Cioran: “Great stuff here and there. Must reread his first.”
The 628-E8 by Octave Mirbeau: “Damned good piece of work.”
Collected Poems by W.B. Yeats
The Divine Comedy by Dante Alighieri: A favorite of Beckett’s. While on holiday he laments to Barbara Bray, “Nothing to read. Should have brought Dante.”
Lady Chatterley’s Lover by D.H. Lawrence: Reading an unexpurgated version published to much fanfare, Beckett deems Lawrence’s controversial romance a “singularly unexciting work”
Sense and Sensibility by Jane Austen: “Poor Jane has got herself in a mess at the end of S. & S., the big sceen between Elinor & Willoughby could hardly be worse.”
A Passage to India by E. M. Forster: “I read A Passage to India a long time, vague recollection like swallowing fine sand”
The Mill on the Floss by George Eliot
The Doors of Perception and Heaven and Hell by Aldous Huxley
Doctor Zhivago by Boris Pasternak: “The names got me down, among other things. But I’ll persevere.” Boris Pasternak refused the 1958 Nobel Prize in Literature, a year after the book’s publication.
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