jeudi 22 septembre 2016

"Un homme vrai, ça étonne à chaque instant" : Beckett vu et dit par Roger Blin


Roger Blin dans Fin de partie
Beckett et sa femme Suzanne aux obsèques de Roger Blin en 1984



Beckett parle (1987)









Samuel Beckett / L'Expulsé par Roger Blin






BEGINNING TO END par l'incroyable Jack Macgowran !!!!

Après le billet d'hier à propos de Samuel Beckett, une fort chic lectrice de ce blog m'envoie ce savoureux bonus : " Il s'agit d'un fragment d'un texte de Roger Blin évoquant sa rencontre avec Beckett et l'aventure que fut la première mise en scène de Godot au Théâtre de Babylone. Cet article Une solidarité entre maigres parut dans la revue Arts en 1953 et à ma connaissance ne fut jamais repris."

Témoignage de Roger Blin : "Nous avons beaucoup travaillé, pas mal ri, pas du tout enfilé les libellules métaphysiques. C'est aux couturières que la trouille a commencé. Beckett m'a demandé de le tutoyer puis est parti se cacher en Marne et Oise (sic). Et Estragon, Vladimir, Lucky et Pozzo ont été livrés aux bêtes, près du petit arbre, en état de fraîcheur avancée et comme leurs collègues Molloy, Malone et Worm, regrignotant à rebrousse-poil sous les décombres du ciel, l'amour de la vie. De Beckett, je ne peux rien dire sinon que je l'aime et l'admire profondément. Un homme vrai, ça étonne à chaque instant".

Un grand merci pour cette délectable initiative, que j'enrichis par un autre bout de film rare où surprendre Beckett in vivo, ainsi que de la voix de Roger Blin interpétant L'Expulsé (bandes rares mises en ligne sur Youtube par un autre aficionado de Beckett, qui, sur sa chaîne donne aussi Le Dépeupleur par David Warrilow, et du Guitry épatant). J'en profite tant qu'on y est en donnant Beginning to end par l'incroyable Jack Macgowran. Et ci-dessous d'autres friandises pour les insatiables et les insomniaques. Après ça, on dira encore que je suis une peau-de-vache.
L. W.-O.

Bonus 1 :
"Je suis inquiet et venimeux"
Franz Kafka dit par Roger Blin


Bonus 2 :
par Roger Blin, Jean Martin et Delphine Seyrig

1 commentaire:

Pensez BiBi a dit…

C’était en 1973. Je découvrais Le Cochon Noir à Villeurbanne. Y avait Jean Bouise, Dominique Labourier, Marcel Cuvelier et… Roger Blin. Que du beau monde, hein ? Le lendemain, suis à Perrache pour prendre mon train. Dans la gare, salle d’attente, Roger Blin, seul, qui remonte sûrement sur Paris. L’aborder ? Lui parler de son pote Artaud (qu’alors je dévorais). Je tremblais, comme halluciné. Il mangeait un sandwich. Il attendait. J’ai regagné mon quai. Putain, Roger Blin. Y avait Roger Blin, quoi. A Perrache.