"J'ai beau avoir toujours détesté les jardins zoologiques, et même toujours trouvé suspects les gens qui visitent ces jardins zoologiques, il ne m'a pas été épargné d'aller une fois dans le parc Schönbrunn, et, à la demande de mon compagnon, un professeur de théologie, de rester planté devant la cage des singes, pour observer les singes, à qui mon compagnon donnait de la nourriture (dont il avait bourré ses poches à cette intention). À la longue, le professeur de théologie, un ancien camarade d'études, qui m'avait invité avec insistance à l'accompagner à Schönbrunn, avait donné toute sa nourriture aux singes, quand, tout à coup, les singes se sont mis de leur côté à ramasser des restes de nourriture traînant sur le sol et à nous les tendre à travers la grille. Le professeur de théologie et moi-même avons été si épouvantés par le brusque changement d'attitude des singes, que nous avons tourné les talons sur-le-champ et quitté le parc de Schönbrunn par la première sortie qui se présentait. "
Thomas Bernhard, Vice versa
traduit par Jean-Claude Hémery
1 commentaire:
Je regrette parfois de ne pas avoir le courage d'en faire autant avec certains de nos contemporains...
Amitié au yéti !
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