Je méprise qui méprise Emmanuel Bove. Et qui l'ignore, à son tour je l'ignore.
"Un nuage cacha le soleil. La rue tiède devint grise. Les mouches cessèrent de briller. Je me sentis triste.
Tout à l'heure, j'étais parti vers l'inconnu avec l'illusion d'être un vagabond, libre et heureux. Maintenant, à cause d'un nuage, tout était fini. "
"Un homme comme moi, qui ne travaille pas, qui ne veut pas travailler, sera toujours détesté. J'étais dans cette maison d'ouvrier le fou qu'au fond tous auraient voulu être. J'étais celui qui se privait de viande, de cinéma, de laine, pour être libre. J'étais celui qui, sans le vouloir, rappelait chaque jour aux gens leur condition misérable. On ne m'a pas pardonné d'être libre et de ne point redouter la misère. "
”Les amoureux sont égoïstes et impolis.
L'année dernière, de jeunes mariés habitaient la chambre de la crémière. Tous les soirs, ils s'accoudaient à la fenêtre. Au bruit de leurs baisers, je devinais s'ils s'embrassaient sur la bouche ou sur la peau.
Pour ne pas les entendre, je traînais dans les rues jusqu'à minuit. Quand je rentrais, je me déshabillais en silence.
Une fois, par malheur, un soulier m'échappa des mains.
Ils s'éveillèrent et le bruit des baisers recommença. Furieux, je frappai contre le mur. Comme je ne suis pas méchant, je regrettai, quelques minutes après, de les avoir dérangés. Ils devaient être confus. Je pris la décision de leur faire des excuses.
Mais, à neuf heures du matin, des éclats de rire traversèrent de nouveau le mur. Les deux amoureux se moquaient de moi.”
L'année dernière, de jeunes mariés habitaient la chambre de la crémière. Tous les soirs, ils s'accoudaient à la fenêtre. Au bruit de leurs baisers, je devinais s'ils s'embrassaient sur la bouche ou sur la peau.
Pour ne pas les entendre, je traînais dans les rues jusqu'à minuit. Quand je rentrais, je me déshabillais en silence.
Une fois, par malheur, un soulier m'échappa des mains.
Ils s'éveillèrent et le bruit des baisers recommença. Furieux, je frappai contre le mur. Comme je ne suis pas méchant, je regrettai, quelques minutes après, de les avoir dérangés. Ils devaient être confus. Je pris la décision de leur faire des excuses.
Mais, à neuf heures du matin, des éclats de rire traversèrent de nouveau le mur. Les deux amoureux se moquaient de moi.”
Extraits de Mes Amis
"Les jours de fête (…) sont pour moi un supplice."
"Je me demande parfois à quoi j'ai bien pu employer le temps dont je ne garde pas le souvenir."
"Il était au bord de mon champ visuel, comme dans une photographie mal prise."
Extraits des Carnets
"Un homme comme moi n'atteint pas le milieu de la vie sans traîner après soi ses victimes."
Extrait de Mémoires d'un homme singulier
Extrait de La dernière nuit
"Nous sommes tous des isolés. À un moment pourtant nous pouvons cesser de l'être. Savez-vous à quel moment ?"
Extrait de La dernière nuit
BONNE NOUVELLE !
On annonce la prochaine réédition de Mes Amis
à l'excellente enseigne de L'Arbre Vengeur !
LIEN :
l'incontournable site consacré à
Emmanuel Bove
par Jean-Luc Bitton
4 commentaires:
Bove, Cioran, Bukowski... nous avons les mêmes amis.
Et Bernhard! Quant à Venus par les Shocking blues... Cela me rappelle Cathy qui entrait en transe dès qu'on passait ce morceau dans une boum... Cathy, un amour d'été... Je l'avais présentée à ma mère. Elle lui avait trouvé des "yeux de poulet". Du coup, je ne voyais plus que ça au milieu du visage de Cathy. J'étais amoureux d'un poulet... J'étais dépité. Puis Cathy m'a plaqué. Ta Cathy t'a quitté chantait ma mère, fan, comme moi, de Bobby Lapointe. N'empêche. Cathy c'était ma Vénus, mon feu à mon désir. J'avais treize ans.
Et aussi les mêmes ennemis, cher Frédéric !
L. W.-O.
Bonjour mes amis !
Enregistrer un commentaire