vendredi 4 février 2011

Maison morte

Almanach, photo par L. Watt-Owen © 2007


Je retrouve cette page de 1986 :

Parfait ciel de turquoise
grand hiver inodore
Sous la neige
la terre noire
où hibernent les vers
L'arrogance des orées
l'idiotie des forêts
l'infini en trompe-l'œil
la maison leur tient tête
mais les termites la rongent
les roussettes la conchient
les gitans s'y masturbent
Un corbeau arthritique
engriffe une momie d'arbre
Ta rêverie gèle à mesure
tu la brises pour la fuir
Leur silence à tue-tête
voilà le chant des morts
Le vide de la maison
le pourri la mémoire
le pourri le pourri

Tu pichenettes ta braise
sur le fumier de verre
Tu craches sans conviction
sur le purin gelé
où patine un rat brusque
Dans le vieux cabinet
le gâteau des étrons
exulte comme l'Everest
(Un lourd mort invisible
est assis sur le trône)


(1986)


L. Watt-Owen ©


ANDREI TARKOVSKY - IN MEMORIAM
Le retour de Tarkovski dans sa maison natale.

Aucun commentaire: