jeudi 31 janvier 2013

"Le monde veut de la distraction, mais il faut le perturber…"







"Minetti, l'attache du caleçon à nouveau défaite

"Tout à coup la chute
dans le confort
effrayant
irresponsable
Le monde veut de la distraction
mais il faut le perturber
le perturber le perturber
Où que nous regardions rien
qu'un mécanisme de distraction aujourd'hui
Dans la catastrophe de l'art madame
c'est dans la plus incroyable de toutes les catastrophes de l'art
qu'il faut pousser toute chose
pousser vous entendez
pousser…"

Thomas Bernhard, Minetti (2ème scène)
traduction Claude Porcell
L'Arche éditeur ©

Bonus : Thomas Bernhard dans La Main de singe (18 billets)

"Je mange la viande de la vache"

 Dessinateurs excitants / 1

Sergio Aquindo 











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© Sergio Aquindo


Sergio Aquindo !!!!!!





"Moi être né dans une Argentine 1974. Une fois année 2000 en place, moi habiter France, pays beau que j'aimer. Je mange la viande de la vache. Je dessiner sur les papiers avec les couleurs. Je sais lire articles journalistes français, langue belle que j'aimer profond. Je suis écrivain sur la machine à écrire aussi. Je travailler dur et sans se plaindre. Appelez à mon téléphone ou alors écrire un lettre informatique SVP: (aquindo at gmail.com)

Bonsoir monsieur." 

Sergio Aquindo, texte de son "profil" cybernétique


mercredi 30 janvier 2013

mardi 29 janvier 2013

"Qu'il est beau d'être si petit…"





"C'est fou toutes ces idées qui me viennent, alors que je suis encore si petit. On peut bien me traîter de bambin. (…) Je suis assez impressionné de comprendre tant de choses déjà. (…) Qu'il est beau d'être si petit ! On n'est responsable de rien du tout. À bien des égards je reste un véritable mystère à mes propres yeux. (…) Je suis étonné moi-même de mon éloquence. Je n'ai que quatre ans. Jamais je ne me serais cru si perspicace, si avisé et si clairvoyant. Je m'enchante littéralement. Ce que ça doit être agréable d'être content de moi. (…) On appelle terre je crois, ce sur quoi je suis debout. (…) Au-dessus de moi, ce ciel."

Robert Walser, Félix 
trad. Gilbert Musy, ed. Zoe

BONUS !!!!!

On peut lire en ligne la traduction de Felix 
(par Gilbert Musy, aux éd. Zoe)
(Merci à Lekti et J. Faucilhon pour cette initiative)

Les captures d'écran 
qui illustrent ce billet proviennent 
du sublime court-métrage !!!!!!!!!!!! 
de Haro Senft 
Mondtag 
(1973, 18mn).
Faute de pouvoir intégrer ici ce film,
on ira le visionner
sur le site
incroyable mine d'archives !!!!!!!!!!!!
dont on saura tout sur


spéciale dédicace à RR et à Kouki !

"Dans la forêt de Bavière…"

Lettre d'Adalbert Stifter (en HD !)
(ouvrir l'image dans une autre fenêtre pour qu'elle se déploie)
Tableau d'Adalbert Stifter


Je me demande encore comment j'ai pu passer à côté de cette parution mirobolante, qui remonte à quelque lurette.
J'ai commandé en ligne Dans la forêt de Bavière d'Adalbert Stifter, bénissant l'éditeur, Premières Pierres, pour l'initiative délectable de cette traduction, mais le maudissant un tantinet de ne pas en donner à lire de "bonnes feuilles" sur son site. Il faut acheter à l'aveugle. Pas de souci : du Stifter, un homme de goût en acquiert même les yeux fermés. Comme j'ai en aversion les chercheurs de petite bête, les chipoteurs et les procès d'intention, je fais confiance et crédit, quant à la qualité de la traduction, à un éditeur dont le catalogue eût fait saliver un Arno Schmidt et un Claude Riehl, mes deux spin-doctors, hommes de goût devant l'éternel. Je guette déjà le facteur, trois jours à l'avance.
L. W.-O.
BONUS : Stifter, "inventeur" de l'art abstrait ? 
Une intéressante piste (en VO) sur Cafe Deutschland.





AU CATALOGUE DES ÉDITIONS PREMIÈRES PIERRES
(cliquer sur les titres)

BLOCH Ernst
Avicenne et la gauche aristotélicienne

BURROUGHS John
Construire sa maison

CARUS Carl Gustav
Voyage à l'île de Rügen Sur les traces de C. D. Friedrich

GILPIN William
Le Paysage de la forêt

GOETHE Johann Wolfgang von
La forme des nuages d'après Howard suivi de Essai de théorie météorologique

HUMBOLDT Wilhelm von
De l'esprit de l'humanité et autres essais sur le déploiement de soi

JUNG-STILLING Johann Heinrich
Les Années de jeunesse de Heinrich Stilling
RECLUS Élisée 
Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes

RITTER Johann Wilhelm
Fragments posthumes tirés des papiers d'un jeune physicien

RYNER Han
Le Père Diogène
STIFTER Adalbert
Dans la forêt de Bavière
THOREAU Henry David
Couleurs d'automne



LIENS : le Site de Premières Pierres, où l'on peut lire le dossier de presse du Stifter



lundi 28 janvier 2013

INTERLUDES POUR INSOMNIAQUES / 38






Mer de mousse en Australie par Spi0n


1500 balles de ping-pong et de l'azote liquide par Spi0n


Jeter une poubelle dans un volcan par Spi0n

À sauts et à gambades

Roche, Ardennes, par L. Watt-Owen © août 2012
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« Il faut regarder le monde comme le fait un enfant, avec de grands yeux stupéfaits : il est si beau. Allez courir dans les champs, traverser les plaines à fond de train comme un cheval ; sautez à la corde et, quand vous aurez six ans, vous ne saurez plus rien et vous verrez des choses insensées. »

Arthur Cravan, Revue « Maintenant » n°4, mars-avril 1914.

Slow Joe !







Qui est Slow Joe ? par deezer


Slow Joe and the Ginger Accident.1... par CharlesMouloud





Musique : le phénomène Slow Joe (Lyon)






vendredi 25 janvier 2013

jeudi 24 janvier 2013

Un homme qui me parle







Des chercheurs de poux aux ongles noirs ont chipoté certaines de ses affirmations, de bredouillants historiens officiels ou révisionnistes l'ont honoré de leur méprisable mépris, la télévision française le traita comme un pestiféré, quelques pourritures s'en sont réclamé, on le prenait en France pour un helvète alors qu'il était natif du mâconnais, des tas de crétins qui ne l'avaient, comme les autres, ni lu ni écouté, l'ont surnommé le "Alain Decaux de la Télévision suisse"etc… 
Je l'aime beaucoup, moi, Henri Guillemin.
En 1975, j'ai même acheté une télé, à Genève, rien que pour le voir : je mettais le son à fond dans cette chambre puante du foyer Sonacotra de Ferney-Voltaire, pile en bout de piste de décollage de l'Aéroport de Cointrin. Guillemin tenait tête aux gros avions qui faisaient tout trembler. Il articulait si bien que je pouvais lire sur ses lèvres.
En farouche autodidacte, rétif à toute pédagogie, incapable de prêter attention au moindre professeur ou maître, je lui dois de m'avoir captivé malgré moi, toujours dès les premiers mots. Cet homme avait de la tenue, de la classe. Et pas la langue dans sa poche. Il n'envoyait pas dire ce qu'il avait à dire et  ses pointes faisaient mouche. Il avait de l'humour. Il parlait comme un homme seul et fier de l'être. Il en imposait. À la même époque, en France, l'abominable Instituteur Pivot instruisait toutes les têtes de con et terrorisait en direct des écrivains au brushing consternant, entre Jacques Martin, Guy Lux et les Dossiers de l'Écran. Très peu pour moi. Ma télé ne marchait que pour la TSR.

En comparaison des conférences filmées d'Henri Guillemin, improvisateur impeccable et malicieux, combien minables nous apparaissent les performances télévisuelles de nos auteurs contemporains tricolores, quand ils parviennent, du même mouvement qu'on rampe, à ce top de leur carrière, un plateau de télé, pour se promouvoir sans vergogne en se rengorgeant, pétris de trac, mais rembourrés d'orgueil, répondre poliment au monsieur, ou donner si sérieusement leurs visions d'incompétents sur des sujets de société, débattre comme des sourds trop sonores avec d'autres sinistres infatués, émettre, schpountz boursouflés, kadors suants, merdeux nerveux, rouges mégères ou mémères verdâtres, provinciaux endimanchés dont le ticket de tégévé dépasse d'une poche, des opinions dont on me permettra de me contrefoutre énormément, déballer sans vergogne l'indiscrétion de leurs drames familiaux ou la petite affaire de leur sexualité grotesque, ou lâcher la grosse commission de leurs énormités, faire le pitch de leur bouquin illisible, étaler leur vanité et leur suffisance, etc… Très peu pour moi.

Merci, Monsieur Guillemin, de ne pas vous adresser à nous comme à des cons.
L. W.-O.

LIENS & BONUS

Le site consacré à Henri Guillemin par un libraire, où l'on trouvera comment acquérir les premières éditions de ses livres et leur reprise aux éditions Utovie.
Les émissions d'Henri Guillemin sur le riche site de la Radio-Télévision Suisse-Romande.

Un clin d'œil à cette chère V. qui a donné sur son blog l'autre jour l'émission consacrée à Arthur Rimbaud.



" Le seul moyen de supporter l’existence…"








" Le seul moyen de supporter l’existence, c’est de s’étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle. 
Le vin de l’Art cause une longue ivresse et il est inépuisable. 
C’est de penser à soi qui rend malheureux. "

Gustave Flaubert, Lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, 
4 septembre 1858, Croisset


mercredi 23 janvier 2013

C'est pas le tout, ça !

Livres emportés par L. Watt-Owen © Ardennes, août 2012
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Pour une fois, j'ai commencé la journée en zigzagant sur la toile. Une heure durant j'ai épluché des pages et des pages, je me suis tué les yeux à déchiffrer ces pénibles typographies cybernétiques, mais enfin cela valait le coup et je n'ai cessé de rebondir de billets surprenants en chroniques pertinentes, de citations électriques en classique numérisé, j'ai même fort apprécié mon propre blog dont j'avais tout oublié — puis soudain j'ai éteint le MacBook, j'ai fait un bond jusqu'à mes murs de livres et je me suis surpris à marmonner : "C'est pas le tout, ça ! Il faudrait peut-être que je me mette à lire un peu quelque chose, moi !". Avais-je dit là une énormité ?
L. W.-O.

mardi 22 janvier 2013

Le refroidisseur d'ardeurs



On conseille la lecture des commentaires à ce billet.

Mon cinéma me barbe





À l'âge de 20 ans, quand on me disait que je ressemblais à Gérard Depardieu dans Les Valseuses, je lâchais un "Ah bon ?", mais c'était flatteur, je laissais dire. J'en rajoutais même, pour faire plaisir aux gens. Je vis dix fois de suite le film à Genève. Je connaissais par cœur les répliques. Je finis par les prendre pour les miennes. Comme je gardais certaines attitudes de l'acteur, qui me posaient un peu là dans mon pays de bouseux.
Hier, on m'a fait remarquer que je ressemblais à Gérard Depardieu dans Raspoutine.
J'en fus très fâché, car je savais que la ressemblance était cette fois, même à mes yeux, plus troublante qu'il y a 35 ans.
Mais je n'ai pas pour autant rasé l'affreuse barbe que j'ai laissé pousser pour ne plus voir ma sale gueule, qui ne me revient décidément pas. Pauvre type qui ne ressemble plus à rien et ne se reconnaît même plus lui-même. Et dont je ne supporte plus le cinéma.
Mieux vaut encore passer pour Gégé Raspoutine.
Je fredonne d'ailleurs toute la sainte journée d'entêtantes rengaines russes et relis Nabokov, Gontcharov et Lermontov. 
L. W.-O.





lundi 21 janvier 2013

Blogueur depuis 1962 !



Mon Cahier du Jour, 18 décembre 1962
par L. Watt-Owen ©
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Mon Cahier du Jour, 4 janvier 1963
par L. Watt-Owen ©
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Je retombe sur mes Cahiers du jour d'il y a pile 50 ans.
Comment ne pas être frappé par la ressemblance entre ces modèles scolaires, d'astreinte quotidienne, et un blog ? Mise en pages, titraille, illustration, couleurs, colonnes, date, etc… Exercices, citations recopiées… Les écritures sont bâclées, expédiées : comme ici où je ne sais jamais d'avance quoi mettre et improvise à la diable, au dernier moment, sans relire. Et c'est dans le fond toujours la même histoire qu'autrefois dans les premiers cahiers : le feuilleton de la rétivité d'un âne. Qui résiste à tous les coups de bâtons et à toutes les carottes. À tous les "René" et tous les agents dynamiques. Toutes les promesses, tous les chantages, toutes les leçons de morale et toutes les menaces, insultes et triques. Je mesure le chemin parcouru : il est nul. Je n'ai jamais quitté la case départ. Voilà où j'en suis, me dis-je. Bien avancé.
L. W.-O.



Mon Cahier du Jour, 4 janvier 1963
par L. Watt-Owen ©
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samedi 19 janvier 2013

Full speed ahead

Full speed ahead par L. Watt-Owen © Août 2012
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Entre un pare-brise et l'écran du MacBook, je ne fais guère de différence.
L. W.-O.

"In a kingdom by the sea…"


Un poème d'Edgar Allan Poe, mis en musique par... par Balise75


Happy Birthday Mr Pœ !


ANNABEL LEE

It was many and many a year ago,

In a kingdom by the sea,
That a maiden there lived whom you may know
By the name of ANNABEL LEE;
And this maiden she lived with no other thought
Than to love and be loved by me.

I was a child and she was a child,
In this kingdom by the sea;
But we loved with a love that was more than love-
I and my Annabel Lee;
With a love that the winged seraphs of heaven
Coveted her and me.

And this was the reason that, long ago,
In this kingdom by the sea,
A wind blew out of a cloud, chilling
My beautiful Annabel Lee;
So that her highborn kinsman came
And bore her away from me,
To shut her up in a sepulchre
In this kingdom by the sea.

The angels, not half so happy in heaven,
Went envying her and me-
Yes!- that was the reason (as all men know,
In this kingdom by the sea)
That the wind came out of the cloud by night,
Chilling and killing my Annabel Lee.

But our love it was stronger by far than the love
Of those who were older than we-
Of many far wiser than we-
And neither the angels in heaven above,
Nor the demons down under the sea,
Can ever dissever my soul from the soul
Of the beautiful Annabel Lee.

For the moon never beams without bringing me dreams
Of the beautiful Annabel Lee;
And the stars never rise but I feel the bright eyes
Of the beautiful Annabel Lee;
And so, all the night-tide, I lie down by the side
Of my darling- my darling- my life and my bride,
In the sepulchre there by the sea,
In her tomb by the sounding sea. 


Edgar Allan Poe

Une librairie qui se distingue



Lancer une librairie ! Par les temps qui courent ! Et dans cette ville, la plus con du monde !
Qui plus est pour n'y proposer que des livres dignes de ce nom, autrement dit réputés invendables ! 
Arno Schmidt, Ludwig Hohl, Roger Rudigoz, Jean Richepin, Robert Walser, Roger Dextre, Peter Esterhazy, Patrik Ourednik, Romain Verger, Patrick Laupin, Charles-Albert Cingria, Joël Roussiez, & Cie…
Et des éditeurs de rotation lente !
Finitude, La Fosse-aux-Ours, Le Grand Os, Cambourakis, La Dernière Goutte, Le Sonneur, Le Vampire Actif, La Rumeur Libre, & Cie
Une librairie où l'on ne vous prend pas pour un dingo quand vous parlez de Claude Riehl, Simon Tanner, Georges Perros & Cie…
Anne-Françoise Kavauvea et Emmanuel Wander, associés tous deux venus d'Alsace, ont ouvert en octobre Point d'Encrage, au 73 de la rue Marietton, 9ème arrondissement croquignolet de la fameuse ville la plus con du monde.

Je leur avais promis cette amicale publicité pour dès que je reviendrais en ligne. Je tiens toujours mes promesses, c'est pourquoi, pas fou, j'en fais si peu.
L. W.-O.

Pour en savoir plus :
Un entretien avec Anne-Françoise Kavauvea
Le blog de la librairie et sa page Facebook

Librairie Point d'Encrage 73 rue Marietton (4 minutes de la station Valmy, ligne D) 69009 Lyon 04.78.47.84.16 Ouvert le lundi de 14h à 19h Du mardi au samedi de 10h à 19h.



vendredi 18 janvier 2013

"You and I, we have lots of fun, don't we, Lolita ?"



On dira ici un de ces jours deux trois petites choses bien curieuses à propos de Lolita.
Combien de fois l'ai-je relu depuis 1969, puisque quand j'arrive à la fin, je le reprends au début ?
J'avais alors l'âge de la môme.
Aujourd'hui je suis nettement plus vieux qu'Humbert Humbert.
Il me tient aussi à cœur de dire bientôt tout le mal que je pense de la nouvelle traduction parue voici quelques années, et devenue l'officielle, aussi grotesque que le remake du film de Kubrick, dont elle fut vendue un peu comme la "novélisation" : elle ne valait d'ailleurs pas plus.

L'archive sonore ci-dessous fait entendre Vladimir Nabokov au micro de Pierre Dumayet. Il s'y montre plus drôle, plus alerte, plus féroce que dans l'Apostrophes tant vanté de Pivot : certes il était bien plus jeune, mais la qualité de l'interlocuteur, impeccable, coriace, sans complaisance ni révérences, sans chichi, n'y est pas pour rien. Saluons avec gratitude et émotion Pierre Dumayet et le traducteur fabuleux, Eric Kahane, qui travailla sans trop se laisser démonter, avec le maitre par-dessus son épaule.
L. W.-O.


"Genius is an African who dreams up snow."





Vladimir Nabokov lisant "To my Youth" en 1954 (à la BBC ?)
Vladimir Nabokov
To My Youth
We used to believe so firmly, you and I, in the unity
of existence; but now I glance back–and it is
astounding–how impersonal in color, how unreal in
pattern you have become, my youth.
When one examines the matter, it is like the haze of
a wave between me and you, between the shallows and the
drowning–or else I see a receding highway, and you
from behind as you pedal right into the sunset on your semi-racer.
You are no more myself, you’re a mere outline, the subject
of any first chapter–but how long we believed
in the oneness of the way from the damp gorge
to the mountain heather.

En 1970, pour l'édition de Poems and Problems
Nabokov donna une nouvelle version de ce poème :

We So Firmly Believed
We so firmly believed in the linkage of life,
but now I’ve looked back–and it is astonishing
to what a degree you, my youth,
seem in tints not mine, in traits not real.
If one probes it, it’s rather like a wave’s haze
between me and you, between shallow and sinking,
or else I see telegraph poles and you from the back
as right into the sunset you ride your half-racer.
You’ve long ceased to be I. You’re an outline–the hero
of any first chapter; yet how long we believed
that there was no break in the way from the damp dell
to the alpine heath.