mardi 22 janvier 2013

Mon cinéma me barbe





À l'âge de 20 ans, quand on me disait que je ressemblais à Gérard Depardieu dans Les Valseuses, je lâchais un "Ah bon ?", mais c'était flatteur, je laissais dire. J'en rajoutais même, pour faire plaisir aux gens. Je vis dix fois de suite le film à Genève. Je connaissais par cœur les répliques. Je finis par les prendre pour les miennes. Comme je gardais certaines attitudes de l'acteur, qui me posaient un peu là dans mon pays de bouseux.
Hier, on m'a fait remarquer que je ressemblais à Gérard Depardieu dans Raspoutine.
J'en fus très fâché, car je savais que la ressemblance était cette fois, même à mes yeux, plus troublante qu'il y a 35 ans.
Mais je n'ai pas pour autant rasé l'affreuse barbe que j'ai laissé pousser pour ne plus voir ma sale gueule, qui ne me revient décidément pas. Pauvre type qui ne ressemble plus à rien et ne se reconnaît même plus lui-même. Et dont je ne supporte plus le cinéma.
Mieux vaut encore passer pour Gégé Raspoutine.
Je fredonne d'ailleurs toute la sainte journée d'entêtantes rengaines russes et relis Nabokov, Gontcharov et Lermontov. 
L. W.-O.





3 commentaires:

thoams a dit…

Cul sec !

L. Watt-Owen a dit…

Cher JC,
Vous tombez bien vous !
Et mes gâteaux russes !????!!!!???
Vous êtes mon fournisseur officiel et vous deviez m'en livrer ces jours.
Ou faut-il que j'aille, ainsi oursifié, les croquer directement dans votre datcha des quartiers rupins ?

Spasiba kamarad
L. Watt-Owen

kwarkito a dit…

ce n'est pas si grave... Ça pourrait être bien pire... ressembler à Christine Angot par exemple...