Le hublot, par L. Watt-Owen © 2011 click to enlarge |
En jetant un œil dans ce terne miroir-hublot, j'aperçois, les yeux exorbités derrière la vitre, la tête ahurie d'un pauvre type tombé à la mer qui comprend que je ne peux rien pour lui. Mais avisant alors le pimpant cadre rouge accroché juste à côté, j'aperçois la tête ahurie d'un autre pauvre type, l'ami de tous les noyés, me signifiant qu'il ne peut rien pour moi.
L. W.-O.
GAFFE !
CE BILLET AYANT EN GRANDE PARTIE ÉTÉ PIRATÉ SANS VERGOGNE PAR UNE ORDURE "PUR PORC" ON NE MANQUERA PAS DE LIRE MA PETITE MISE AU POINT :
Le Prince des Métèques idole des "Pur-porc" !
Un entretien de 1989
Ci-dessous, piqué sur France-Culture qui le donne en bonus (non-diffusé), l'intégrale d'un extraordinaire entretien de 1989 avec Cioran, entre autres sur l'ennui, l'horreur du temps, les bergers de son enfance montagnarde, l'écriture, l'insomnie etc… ! Si l'on n'a pas une heure à tuer avec Cioran, alors qu'on se pose de sérieuses questions sur son emploi du temps et sur sa vie…
Ci-dessous quelques fragments piqués sans vergogne
dans ses Cahiers, que si peu de gens ont lus.
CIORAN
" JE NE PEUX PLUS LIRE
QUE CE QUI ME RETOURNE "
"On peut dire de l'angoisse tout ce qu'on a dit de la mer."
"L'idée de rencontrer des écrivains me rend positivement malade, retrouver ses propres défauts en pire est intolérable. Et puis on ne peut supporter plus vaniteux que soi."
"Je dois revenir au fragment proprement dit. Mon esprit est ainsi fait qu'il ne peut pas "construire", ni aller au-delà d'une suite d'ébauches."
"Ce n'est pas par le contenu, c'est par la forme qu'une œuvre d'art sent le moisi. En poésie, le vers mélodieux date et exaspère; en prose tout ce qui est trop recherché, trop bien écrit. Une certaine profondeur dans l'inachèvement me semble la marque essentiele du moderne."
"L'artiste qui réfléchit trop sur ses moyens le fait aux dépends de son instinct."
"L'artiste qui cherche l'extraordinaire à tout prix et d'une manière constante lasse vite, car rien n'est plus insupportable que la monotonie de l'insolite. Il n'y a pas d'art véritable sans un minimum, que dis-je ?, sans une bonne dose de banalité. "
"Chez le penseur m'intéresse l'écrivain, chez l'écrivain le tempérament."
"Je ne peux plus lire que ce qui me retourne."
"Être un fanatique du laconisme et vouloir gagner sa vie comme écrivain !"
"Chacun est prisonnier de son propre jeu, et tous tant que nous sommes nous ne faisons qu'en remettre."
"Si jamais démon prit possession de moi, c'est bien celui de la procrastination !"
"La séduction qu'ont exercée sur moi les fortes personnalités qui n'ont pas laissé d'œuvre, qui ne se sont pas abaissées à composer un livre. "
"Être un fanatique du laconisme et vouloir gagner sa vie comme écrivain !"
"Chacun est prisonnier de son propre jeu, et tous tant que nous sommes nous ne faisons qu'en remettre."
"Si jamais démon prit possession de moi, c'est bien celui de la procrastination !"
"La séduction qu'ont exercée sur moi les fortes personnalités qui n'ont pas laissé d'œuvre, qui ne se sont pas abaissées à composer un livre. "
Cioran, Cahiers
© Gallimard
Ci-dessous : piqué sur le site
de la Bibliothèque Jacques Doucet,
le manuscrit de Spaima,
la traduction roumaine par Cioran
du poème Angoisse de Stéphane Mallarmé
1 commentaire:
Retour de temps en temps à Cioran, toujours décapant.
Sa remarque sur la "banalité" est intéressante, comme le paradoxe de "L'inconvénient d'être né" (il n'a jamais été jusqu'au suicide).
Merci pour les documents joints !
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